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alors évacué la place, pour se porter sur une truie qui se vautrait dans la cour, le mulet s’arrêta, et le docteur Festus prit terre : Excellente bête ! dit-il, et bien plus forte que je n’aurais cru. Et quelque idée de Bucéphale venant à traverser son cerveau, il sourit légèrement, pendant qu’il ôtait ses gants de peau de daim.

Après que l’hôte du Lion-d’Or eut rentré la bête, le docteur Festus entra dans l’hôtellerie, où, ayant pris chambre, il se disposa à tenir note de ce qu’il avait vu et observé durant cette première journée.

IV.

Le docteur ayant tiré son carnet et taillé son crayon, resta immobile pendant deux heures d’horloge. Il faisait un travail d’esprit, récapitulant tout ce qu’il avait vu ; ce qui le conduisit à réfléchir qu’au fait il n’avait rien vu que le poitrail de son mulet. Sur quoi, désireux pourtant d’avoir vu quelque chose dans un voyage de pure instruction, il prit sa bougie (il était 11 heures), et s’étant rendu auprès de l’hôte qui était assis dans la cuisine, il lui dit : Indiquez-moi, je vous prie, où sont les curiosités ?