Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/86

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il classa ensuite les oiseaux, parmi lesquels il trouva un genre, trente-six espèces, dont deux non encore décrites, qu’il nomma Passer Festusœus, et Passer muliformis (en l’honneur de son mulet) ; enfin neuf variétés, dont sept entièrement nouvelles, qu’il désigna en latinisant les noms de chacune des sept étoiles de la constellation des Pléiades.

Mais quand la nuit fut venue et que les étoiles brillèrent au firmament, il se considéra comme un astronome privilégié qui occuperait le fond d’un vaste télescope. Il vit passer Jupiter, étincelant d’une clarté pure, Saturne brillant au centre de son anneau, Uranus errant dans le lointain des profondeurs, et les autres planètes de notre système solaire. Il vit les douze constellations du zodiaque, comme des diamans sur un dais d’azur qui fuirait mystérieusement dans l’espace. À cette vue, tout rempli d’impressions astronomiques, il s’assura de la parallaxe, il traça la courbe écliptique, il résolut le problème des trois corps, et il calcula en façon d’exercice mental la marche d’une comète possible, décrivant un orbite virtuel de trois milliards de millions de lieues de France, avec la réduction en stades grecs, et en milles romains ; il trouva avec consternation qu’elle couperait notre terre en deux morceaux, dont l’un décrirait une asymptote, et l’autre une spirale, tandis que notre lune se mettrait à pivoter comme une toupie