Page:Töpffer - Voyages et aventures du docteur Festus, 1840.djvu/87

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et s’irait ficher au soleil, comme une verrue sur le nez d’un héros ; ce qui lui fit penser à Cicéron et à Scipion Nasica.

La seule chose qui troublait les hautes pensées du docteur, c’était le désordre qui régnait dans sa poche gauche où se livrait un combat à mort. L’arbre se trouvait être la retraite d’un charmant écureuil, qui s’était vu fermer toute issue par l’arrivée d’un nouvel hôte. Après une longue stupeur, le joli animal avait fait quelques essais de sortie, et à force d’agrandir les trous faits par la fourche de George Luçon, à la culotte du docteur, il s’y était introduit, fouillant le sol et grattant le terrain, au grand désagrément du docteur, qui songea aussitôt au géant Titye, mangé vif par un vautour. L’écureuil ayant reconnu qu’il se fourvoyait étrangement, avait passé de la culotte dans la poche qu’occupait le mus œconomus. Là se livra un combat si acharné et si vorace, que le lendemain le docteur n’y retrouva plus que les queues de ces deux animaux qui s’étaient mutuellement dévorés.

Néanmoins quand le calme fut rétabli, le docteur s’occupa d’optique à l’occasion de Syrius qui se réfractait dans la vapeur matinale au-dessus de sa tête, et il en était là lorsque le chêne scié par les bûcherons s’était incliné vers la terre. Aussitôt, tout le firmament lui sembla décrire un immense