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grâce à les porter et son élégance, elle laisse loin derrière elle les jeunes galants.

Nul n’a, comme elle, lignes pures, corps gracieux et cheveux tombant sur le sein. Que sont, auprès de cela, la barbe et la moustache ? Chaque belle, dit un poète, s’enlève le duvet des joues ; que ne le laisse-t-elle pousser ? Toute sa vie il croîtra, que ne s’attaque-t-elle plutôt à ses cheveux ?

Beaucoup de femmes galantes se distinguent par une minutieuse propreté ; il serait à désirer que ceux qui les fréquentent leur ressemblassent. Sous nombre de rapports elles appellent notre attention et font naître notre émulation. Citons seulement leur haleine si pure, leur habitude de se couper les ongles une fois la semaine et de s’épiler sous les aisselles, leur soin à éviter de se couvrir la tête d’un fez graisseux et à ne point se chausser de savates. Très attentives aux odeurs, elles n’emploient que les meilleurs et les plus agréables parfums et sont d’une bienfaisance sans égale. À ces derniers points de vue elles doivent être estimées par-dessus tous.


XI

Singulier motif d’amour.


Pour quelle raison, demandait un jour une dame à sa fille, es-tu si attachée à ton mari ?

— Une fois, répondit la jeune dame, il revenait de