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cieusement partout le corps. Pour se mieux réchauffer l’innocente enfant l’étreignait de ses jambes pendant qu’il lui frottait le dos et les bras. C’en est trop pour lui et la gaîne se trouvant précisément en face du poignard, il perce la perle intacte placée devant l’aiguille avant qu’il ait eu le temps de se rendre compte de son action.

Une fois ce pas franchi, il ne s’arrête plus, À chaque coucher, de Damas à Constantinople, et il y a loin, la belle esclave n’eut garde d’avoir à se plaindre du froid. Cependant l’aga atteint la capitale, arrive au palais du grand-vizir, dit de quelle part il vient et le présent dont il est chargé. Bientôt il est introduit en présence de Son Altesse : — Grâces soient rendues à notre frère le pacha d’Égypte, dit alors ce dignitaire, après avoir lu la missive de félicitations et su quel cadeau l’accompagnait.

Sur ce, l’esclave est conduite dans le harem et notre aga, pour récompense de ses bons services, reçoit comme bakchich, une bourse pleine d’or.

Le soir venu, le grand-vizir n’eut garde d’oublier le pacha d’Égypte et son envoi. Parée de grâces, de jeunesse et de ses plus beaux ornements, la belle esclave lui est amenée : il l’admire et ordonne de la conduire à son lit. Bientôt il vient la rejoindre, mais quelle ne fut pas sa surprise et sa fureur quand il se fut

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