Créon, sur ton pouvoir cesse de t’aveugler.
Tu prends une trompeuse idée
De te croire en état de me faire la loi ;
Quand tu te vantes d’être roi,
Souviens-toi que je suis Médée.
Cet orgueil peut-il s’égaler !
Sur l’hymen de ta fille il m’a plu de parler ;
En vain mon audace t’étonne.
Plus puissante que toi dans tes propres États,
C’est moi qui le veux, qui l’ordonne :
Tremble si tu n’obéis pas.
Ah ! c’est trop en souffrir ; Gardes, qu’on la saisisse.
Les Gardes vont pour saisir Médée, elle les touche de sa baguette, & en même temps ils tournent leurs armes les uns contre les autres.
Que vois-je ! ah, justes Dieux !
Par quel mouvement furieux,
Vouloir que par vos mains chacun de vous périsse.
Montre ici ta puissance à retenir leurs bras ;
Sois Roi, si tu peux l’être, & suspens leurs combats.
Créon veut s’avancer vers Médée, & les gardes l’environnent pour l’arrêter.