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Page:T. Corneille - Médée, Schelte, 1695.djvu/70

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LE CHŒUR DE CORINTHIENS.

Ah, funeste revers ! fortune impitoyable !
Corinthe, hélas ! que vas-tu devenir ?
Dieux cruels, est-ce ainsi que votre haine accable
Ceux que vous devez soutenir ?
Refusons notre encens, notre hommage,
À ces Dieux inhumains ;
Tous nos respects sont vains,
Nos malheurs sont leur injuste ouvrage ?
Refusons notre encens, notre hommage
À ces Dieux inhumains.

CRÉÜSE.

C’est assez, laissez-moi, vos pleurs ne font qu’aigrir,
Les maux que je me dois préparer à souffrir.


Scène IV

Médée, Créüse, Nérine, Cléone.

CRÉÜSE.

Eh bien, barbare, estes-vous satisfaite ?
Par des crimes plus noirs voulez-vous mériter
Le détestable honneur de faire redouter
Le pouvoir que l’Enfer vous prête ?

MÉDÉE.

Pourquoy faire éclater ce violent courroux ?
Si la perte d’un père est pour vous si funeste,