Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/247

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Don Alvar...

DON BERTAN.

Don Alvar n'est pas encor trop sage,
Je veux laisser mûrir son esprit davantage ;
Pour quelque couple d'ans rengainez vos amours.

LÉONOR.

Mais vous ne songez pas que je vieillis toujours.

DON BERTAN.

N'importe.

LÉONOR.

Puisqu'il m'aime... [405]

DON BERTAN.

Achevons, je vous prie. [405]

LÉONOR.

Vous devriez...

DON BERTAN.

Suffit qu'un de nous se marie,
Je vous le tranche net devant ce Cavalier.

LÉONOR.

Vous venez donc ici, monsieur, vous marier ?

DON BERTAN.

À peu près, et ma Soeur semble en être jalouse.
Pour peu que vous tardiez vous verrez mon Épouse, [410]
Elle viendra bientôt, je l'ai mandée exprès.
On m'a dit qu'elle est belle à regarder de près.

DON FÉLIX.

À voir ce que le ciel aujourd'hui lui prépare,
Je la crois d'un mérite et bien haut et bien rare ;
L'éclat de son bonheur blessera bien des yeux. [415]

DON BERTAN.

N'importe, elle m'aura malgré les Envieux ;
Mais on m'en vient enfin dire quelque nouvelle,
Je vois un de mes gens.
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