Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/256

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Si par un si grand service il l'a su mériter,
Sans l'en juger indigne, il n'en saurait douter.

DON ALVAR.
.

Vous trouvez cependant qu'ils sont tous deux à plaindre  ?

ISABELLE.

C'est ne l'être pas peu qu'être réduits à feindre. [610]

DON ALVAR.
.

Si d'un pareil malheur vous ressentiez les coups,
Contre ou pour cet Amant que résoudriez-vous  ?

ISABELLE.

Que résoudrais-je, hélas ! Pour le prix de sa flamme
Il aurait mes soupirs au défaut de mon âme,
Et s'il m'était permis de disposer de moi... [615]

DON ALVAR.
.

Qu'obtiendrait-il, Madame  ?

ISABELLE.

Et mon coeur, et ma foi.

DON ALVAR.
.

Ce serait le combler d'une joie infinie
Que...

ISABELLE.

Tout doux, mon Cousin, et sans cérémonie,
Vous vous émancipez ; un peu plus bas d'un ton.
Diable, quelle Commère ! Elle entend le jargon ! [620]

ISABELLE.

J'ai fait cette réponse avec grande innocence.

DON BERTAN.

Holà, vous en saurez bien d'autres, que je pense.
Rêvez si vous voulez, mais je me trompe bien
Si pour vous égayer il vous conte plus rien.

DON ALVAR.
.

Vous m'aviez demandé quelque histoire amoureuse. [625]

DON BERTAN.

Vous êtes un causeur, elle est une causeuse.
Mais, ma foi, je la veux un peu dépayser,
Et voir si dans Tolède on l'entendra