Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/280

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Ah, quels déplaisirs ! [1015]
Digne objet de ma flamme, écoutez mes soupirs.
Voyez quelle douleur tient mon âme pressée
À voir de vos beaux yeux la lumière éclipsée.
Vous seule sur mon coeur régnez absolument,
Et je n'aime le jour que pour vous seulement. [1020]


Scène XI


Don Alvar, Léonor, Isabelle, Jacinte, Guzman.

Isabelle bas à Jacinte.
Que vois-je  ? Juste Ciel !

DON ALVAR.
.

Enfin, je vous adore,
Ma chère Léonor, respirez-vous encore  ?
D'un coup d'oeil pour le moins répondez à ma voix.

ISABELLE.

Ne dissimule plus, traître, je te connais.
Je vois les sentiments d'une âme toute lâche, [1025]
Qui sous un faux semblant se déguise et se cache.
C'est donc là ce beau feu dont tu t'osais vanter  ?
C'est là ce digne amour dont tu m'osais flatter  ?

DON ALVAR.
.

Madame...

ISABELLE.

Il me suffit, ne cherche point d'excuses,
Don Félix obtiendra ce coeur que tu refuses, [1030]
Il sera mon époux ; je le hais, mais enfin
J'obéis pour te plaire à mon cruel destin,
Et pour me punir mieux d'avoir dit que je t'aime,
Je ne veux me venger de toi que sur moi-même.

DON ALVAR.
.

Ah, ne pu