Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/310

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Il dit qu'il n'en est rien.

GUZMAN.

C'est fort mal fait à lui.

LÉONOR.

Cet outrage cruel redouble mon ennui,
Car pourquoi dénier un point si véritable  ?

GUZMAN.

Tout vilain cas, dit-on, fut toujours reniable,
Mais vous parler de nuit n'est point un vilain cas. [1595]

LÉONOR.

Isabelle sans doute a pour lui trop d'appas,
Et moi... mais Don Félix à grand pas se promène.

GUZMAN.

Le cours à Don Alvar témoigner votre peine,
Et si l'on m'en veut croire, allez, tout ira bien.

LÉONOR.

Parle de ton côté, je vais parler du mien. [1600]


Scène V


Don Félix, Léonor.

LÉONOR.

Vous rêvez, je m'assure, aux mépris d'Isabelle  ?

DON FÉLIX.

Ah, laissez-moi, de grâce, oublier l'Infidèle.

LÉONOR.

Vous partez, m'a-t-on dit  ?

DON FÉLIX.

Oui, je m'éloigne enfin,
Et vais l'abandonner à son mauvais destin.

LÉONOR.

Ah, vous ne savez pas encor ce qui sa passe. [1605]
Ce n'est qu'à Don Alvar que vous cédez la place,