Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/322

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Qui s'ose imaginer qu'au péril de mes jours
J'ai su contre un Taureau lui parler du secours ! [1820]

DON BERTAN.

Quoi, cela n'est pas vrai  ?

DON ALVAR.
.

Non, c'est pure folie
Qui lui met en l'esprit qu'elle me doit la vie,
Et cela va si loin, qu'enfin il m'a fallu
Accorder malgré moi tout ce qu'elle a voulu,
Et flatter son esprit de quelque espoir frivole. [1825]

GUZMAN.
à Don Bertran.

Je vous l'avais bien dit, Monsieur, qu'elle était folle.

DON BERTAN.

Ah, Guzman, je croyais que tu m'eusses fourbé.

GUZMAN.

Vous voilà cependant sottement embourbé,
Cet obstiné Vieillard n'entend point raillerie.

DON BERTAN.
à Don Alvar.

N'importe, épousez-là, Cousin, je vous en prie. [1830]

DON ALVAR.
.

Qu'en ferai-je sans bien  ?

DON BERTAN.

J'aime mieux tous les ans
M'obliger par contrat à vous donner cent francs.

DON ALVAR.
.

L'offre est avantageuse  ?

DON BERTAN.

Au moins il me le semble.

DON GARCIE.

C'est être trop longtemps à consulter ensemble,
Je veux avoir réponse.

DON BERTAN.

Ah! Vieillard sans pitié. [1835]

DON GARCIE.

En un mot, de vos biens donnez-lui la moitié,
Je consens en ce cas qu'il l'épouse s'il l'aime ;
Sinon, résolvez-vous à l'épouser vous-même,
Je vous laisse le choix.

DON BERTAN.