Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/323

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La moitié de mon bien!
Guzman, le coeur m'en saigne.

GUZMAN.

Aussi me fait le mien. [1840]
Mais si vous l'épousez, pensez aux conséquences.

DON BERTAN.

J'y pense, j'y repense, et plus que tu ne penses,
Et je trouve après tout qu'il est fort à propos
Que je ne fasse point nombre parmi les Sots.
Déjà la Confrérie est assez belle et grande, [1845]
Sans m'aller de surcroît mettre encor de la bande.
Je suis vieux, elle est jeune, et n'a pas l'esprit droit,
Et si j'en réchappais le Diable s'en pendrait.

DON GARCIE.

Enfin votre dessein...

DON BERTAN.

Vous avez grande hâte,
Laissez-moi prendre avis, rien encor ne se gâte. [1850]

DON GARCIE.

C'est trop délibérer.

DON BERTAN.

Ah, le pressant Grison,
Qui fait le raisonnable, et parle sans raison !
Puisque aussi bien pour nous c'est un mal nécessaire,
J'aimerais mieux avoir deux Femmes qu'un Beau-père.
Avecque bouche à Cour, et deux mille ducats, [1855]
Je crois que mon Cousin ne vous déplaira pas.
De pareil revenu j'ai certain héritage
Que je lui donne en propre, et dont pourtant j'enrage,
Mais je mérite bien qu'on rie à mes dépens.

DON GARCIE.

À ces conditions nous sommes tous contents. [1860]

DON BERTAN.
à Don Alvar.

Vous l'êtes donc aussi  ?

DON ALVAR.
.

Pour avoir lieu de l'être
Sa folie est trop grande, et se fait trop paraître,