Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Cliton

C’est une vérité dont on ne doute pas.
Grâces au Ciel, Monsieur, vous avez l’âme bonne,
Et qui plus est, le don de ne haïr personne.

Oronte

Moi ?

Cliton

Vous. Je vous connois mieux que vous ne croyez.
Votre humeur est d’aimer tout ce que vous voyez,
Et c’est pour Dorotée un bien fort inutile
Qu’un cœur à partager avec plus de deux mille.

Oronte

C’est en dire un peu trop.

Cliton

Je dis ce que je vois.

Oronte

Pour le moins aujourd’hui n’en aimai-je que trois.
Et même de ces trois dont mon âme est charmée,
Comme la plus aimable, elle est la plus aimée.

Cliton

Le parti donc pour elle est encore assez doux,
Si n’en aimant que trois…

Oronte

Éraste vient à nous,
Tais-toi.

Cliton

Sans doute il a quelque chose à vous dire.

Oronte

Il le faut aborder.