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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/359

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Lisette

J’en crois plus encor que vous n’en sauriez dire,
Et n’en fais point ici la sucrée avec vous.
Mon visage a des traits qui ne sont pas si doux,
Mais d’ailleurs leur rudesse est assez réparée
Pour ne me croire pas tout à fait déchirée.
Cet air n’est pas tant sot, ce port est peu commun,
Et la coiffe abattue on me prend pour quelqu’un.
Voyez.

Elle abaisse sa coiffe.

Oronte

Ta gaie humeur soutient ta bonne mine.


Scène VI

ORONTE, LISETTE, CLITON.

Cliton

N’est-ce point là mon Maître avec ma coquine ?

Lisette, bas.

Si Cliton me connoît, que dira-t-il de moi ?

Cliton

Il faut qu’il lâche prise, ou qu’il dise pourquoi.
Monsieur, et vite et tôt, j’en suis tout hors d’haleine ;

Oronte

Qu’as-tu ?

Cliton

Déjà peut-être ils ont gagné la plaine.

Oronte

Qui ?

Cliton

C’est pour s’aller battre ; et vite, à leurs secours.

Oronte

Et de qui ?

Cliton

De Florame et d’Éraste.