Vous courrez le hasard d’y perdre davantage,
Et refusant l’accord que j’ai su proposer,
Vous aurez de la peine après à m’apaiser.
De vrai, je suis d’avis que je vous satisfasse.
Mais je vous offre ici la pais de bonne grâce.
Ce n’est pas sans sujet que je suis en courroux.
Ce n’est pas sans raison que je me plains de vous.
Témoin ce qu’à présent vous venez de me dire.
Témoin ce qu’aujourd’hui vous avez su m’écrire.
Vous pensiez cajoler une autre à mes dépens ?
Vous, d’une double lettre avoir le passe-temps ?
Ne me reprochez point un simple tour d’adresse
Par où de votre amour j’ai connu la foiblesse.
Croyant qu’Éraste et vous ne vous déguisiez rien,
Pour guérir mes soupçons j’ai trouvé ce moyen,
Et la trahison seule avec trop d’injustice
Vous en a fait sitôt découvrir l’artifice.
Et je vous porté d’abord de rudes coups ;
Non que j’aie ignoré que je parlois à vous,
Mais je l’ai fait exprès pour vous faire connoître
Qu’en fourbant, quelquefois on se joue à son maître,
Et que si vous songez jamais à me duper,
Je saurai bien encor par où vous attraper.
L’excuse est assez froide.
Examinez la vôtre.