ACTE III
Scène I
Tu ne dis mot, Cliton ; quelle mélancolie
Fait qu’avec moi ce soir ta belle humeur s’oublie,
Je t’entends soupirer, et te plaindre à tous coups.
Ah, Monsieur, que ne suis-je aussi content que vous !
Il est vrai qu’affranchi d’accompagner Florame,
Qui manque au rendez-vous où l’appeloit sa flamme,
J’y vais de mon côté l’esprit assez content.
Je voudrois bien, Monsieur, en pouvoir dire autant,
Mais d’un étrange mal je sens la rude attaque.
De quel mal ?
Mon humeur est hypocondriaque,
Et ce mal d’autant plus me tient avant au cœur,
Que peu de Médecins savent guérir l’honneur.
Je te crois ; mais Cliton, confesse-moi la dette,
Tu te fâches de voir que je serve Lisette ?
Au contraire, Monsieur ; si je suis en courroux
C’est bien plutôt de voir qu’elle se sert de vous.
Simple, ne vois-tu pas que c’est ton avantage
Qu’à ses perfections je daigne rendre hommage,