Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/375

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Florame

J’y rêve.

Oronte

Cliton, vois-tu bien que j’en tiens ?
Lucie aime Florame, et pour le satisfaire,
Le voyant, elle a feint qu je cherchois son frère.
Qu’il fait bon se fier à ce sexe changeant !

Cliton

La meilleure en effet ne vaut pas grand argent.

Florame

Pour voir sur quelque Objet sa croyance arrêtée,
J’aime mieux hasarder celui de Dorotée ;
Peignez-lui son amour si fort sur mon espoir…

Oronte

Qu’espérez-vous par là ?

Florame

Tout, s’il l’approfondit.
Il pourra découvrir qu’elle m’est destinée.

Oronte

Est-ce elle dont pour vous on traite d’Hyménée ?

Florame

Elle-même, jugez s’il me doit importer…

Oronte

Ami, de chez Lucie on peut nous écouter.
Éloignons-nous, ailleurs vous saurez ma pensée.

Cliton, à Oronte.

Du second rendez-vous l’heure sera passée,
Songez à vous, Monsieur.

Oronte

N’en sois point en souci
Je saurai m’en défaire à trente pas d’ici.