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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/376

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Scène IV

DOROTEE, LISETTE.

Dorotée

J’espère voir par là sa fourbe découverte.
Mais qu’il tarde à venir !

Lisette

La porte est entrouverte,
Et d’ici là dehors la lumière paroît.
Croyez-vous qu’il y manque, ou qu’il passe tout droit ?

Dorotée

Ne pouvant me payer que d’une foible excuse,
Il peut…

Lisette

Non, en tel cas qui ne dit mot s’accuse.
Allez, ne croyez point qu’il manque assez d’esprit…

Dorotée

Lorsque tu lui parlas, qu’est-ce donc qu’il te dit ?

Lisette

Que vous le ravissiez, qu’il vous falloit attendre,
Et peut-être à dessein s’est-il voulu méprendre.
Encor, qu’en croyez-vous tout de bon ?

Dorotée

Je ne sais.
Mais il est excusable enfin s’il m’a dit vrai,
Et si c’est une fourbe, il l’a si bien conduite
Que je brûle de voir quelle en sera la suite.
Cependant je ne sais ce qui doit m’arriver,
Je me cherche en moi-même, et ne me puis trouver ;
Mais la porte a fait bruit.

Lisette

C’est Oronte sans doute.

Dorotée

Va fermer après lui de peur qu’on nous écoute.

Lisette, bas.

Me trouvant avec elle, il sera bien surpris.