Scène IV
J’espère voir par là sa fourbe découverte.
Mais qu’il tarde à venir !
La porte est entrouverte,
Et d’ici là dehors la lumière paroît.
Croyez-vous qu’il y manque, ou qu’il passe tout droit ?
Ne pouvant me payer que d’une foible excuse,
Il peut…
Non, en tel cas qui ne dit mot s’accuse.
Allez, ne croyez point qu’il manque assez d’esprit…
Lorsque tu lui parlas, qu’est-ce donc qu’il te dit ?
Que vous le ravissiez, qu’il vous falloit attendre,
Et peut-être à dessein s’est-il voulu méprendre.
Encor, qu’en croyez-vous tout de bon ?
Je ne sais.
Mais il est excusable enfin s’il m’a dit vrai,
Et si c’est une fourbe, il l’a si bien conduite
Que je brûle de voir quelle en sera la suite.
Cependant je ne sais ce qui doit m’arriver,
Je me cherche en moi-même, et ne me puis trouver ;
Mais la porte a fait bruit.
C’est Oronte sans doute.
Va fermer après lui de peur qu’on nous écoute.
Me trouvant avec elle, il sera bien surpris.