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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/378

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Sortez vite, vous dis-je, et vous coulez de sorte
Que… mais il est trop tard, je l’entends à la porte,
Il frappe ; et bien, voyez, que fera-t-on de vous ?

Eraste

Je suis prêt, s’il le faut, d’essuyer son courroux.

Dorotée

Que plutôt mille fois…

Lisette

Pour vous tirer de peine,
Jusqu’au fond du jardin souffrez que je le mène.
Là, vous n’en craindrez rien.

Dorotée

L’avis est assez bon.
Va, mais ouvre en passant.


Scène VI

ORONTE, DOROTEE.

Oronte

Demeure-là, Cliton.

Oronte entre seul, et Cliton demeure à la porte.

Quoi, tout est disparu ? Certes cela m’étonne,
J’oyais ici du bruit, et n’y vois plus personne.
En user de la sorte est fort mal procéder,
Je ne suis pas venu pour vous incommoder.

Dorotée

Il semble qu’aujourd’hui vous m’ayez entreprise.

Oronte

Mon humeur est d’agir toujours avec franchise,
Et j’ai peine à souffrir qu’avecque tant de soin
Vous vous cachiez de moi sans qu’il en soit besoin.
Quel que soit cet amant, qu’il paraisse, n’importe,
Ma passion pour vous n’en sera pas moins forte.