Tu m’aimes !
En douter, c’est te tromper toi-même,
Tu le vois trop.
J’ai donc la berlue en amour.
Je soupire pour toi plus de dix fois par jour.
C’est un grand réconfort à soulager une âme.
Estimes-tu si peu ces marques de ma flamme ?
C’est toujours mieux que rien, mais parlons franchement.
L’Amour, comme tu sais, est un enfant gourmand.
Et pour rassasier sa faim trop convoiteuse,
Je trouve des soupirs une viande bien creuse.
Je perds temps avec toi, tu n’aimes qu’à jaser,
Et tes sottes raisons ne font que m’amuser.
Adieu.
Dis-moi, ta langue est-elle mercenaire,
Et pour vingt écus d’or te voudrois-tu bien taire ?
Au lieu d’une cent fois.
L’effort est grand pour toi.
J’en viendrai bien à bout, repose-t’en sur moi.
Peux-tu me les donner ?
Oui, j’en ai charge expresse,
Si tu retiens ta langue auprès de ta Maîtresse.
Mon Maître…