Scène II
J’attendois ton retour avec impatience.
Et bien, l’as-tu trouvé ? Que t’a-t-il répondu ?
Parle.
Je l’ai trouvé tout ensemble et perdu.
Il auroit refusé d’écouter ton message ?
Vous ne connoissez pas encor le Personnage.
Il sait trop pour cela comme on vit aujourd’hui.
Dis-moi donc promptement, que croirai-je de lui ?
Sait-il que je l’attends ? Viendra-t-il ? Le verrai-je ?
Sans doute qu’il viendra, mais gardez-vous du piège,
Et si vous m’en croyez, rendez-lui de grand cœur
Fleurette pour fleurette, et douceur pour douceur.
Ne vous engagez point plus avant qu’il s’engage.
Qui te peut obliger à tenir ce langage ?
Est-il fourbe ? Inconstant ?
Je ne sais ce qu’il est.
Mais vous en jugerez, écoutez s’il vous plaît.
Nous nous sommes l’un l’autre aborder dans la rue,
Où me riant au nez aussitôt qu’il m’a vue,
Avecque tant de joie il est vers moi couru
Qu’à bon escient pour vous je l’ai jugé féru.
Même chose à l’ouïr ; d’abord, toute assurance
De ne sortir jamais de votre obéissance,