Votre ordre en vain m’en presse,
Celle qui me perdroit en mourroit de tristesse.
Vous pouvez sans scrupule ailleurs vous engager.
Vraiment, vous valez bien qu’on y daigne songer.
Ah, vous en osez donc faire la dégoûtée ?
Voilà mon choix est fait, je suis à Dorotée
Je lui cède sans peine un bien si précieux.
Me déclarant pour vous, vous en parleriez mieux.
En effet, son bonheur est fort digne d’envie.
Toujours d’un faux orgueil la disgrâce est suivie,
Vous verrez ce que c’est que de m’avoir perdu.
Vous, à qui désormais tout mon amour est dû,
Croyez…
Un choix si prompt me met en défiance.
Votre cœur est d’accord de cette préférence,
N’en faites point la fine, il la croit mériter.
Votre inégale humeur me fait toujours douter ;
Vous en contez partout.
Et n’est-ce pas la mode ?
Voyez, si tel qu’il est, mon cœur vous accommode.