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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/425

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Oronte

Votre ordre en vain m’en presse,
Celle qui me perdroit en mourroit de tristesse.

Lucie

Vous pouvez sans scrupule ailleurs vous engager.
Vraiment, vous valez bien qu’on y daigne songer.

Oronte

Ah, vous en osez donc faire la dégoûtée ?
Voilà mon choix est fait, je suis à Dorotée

Lucie

Je lui cède sans peine un bien si précieux.

Oronte

Me déclarant pour vous, vous en parleriez mieux.

Lucie

En effet, son bonheur est fort digne d’envie.

Oronte

Toujours d’un faux orgueil la disgrâce est suivie,
Vous verrez ce que c’est que de m’avoir perdu.

À Dorotée.

Vous, à qui désormais tout mon amour est dû,
Croyez…

Dorotée

Un choix si prompt me met en défiance.

Oronte

Votre cœur est d’accord de cette préférence,
N’en faites point la fine, il la croit mériter.

Dorotée

Votre inégale humeur me fait toujours douter ;
Vous en contez partout.

Oronte

Et n’est-ce pas la mode ?
Voyez, si tel qu’il est, mon cœur vous accommode.