ACTE IV
Scène I
Quoi, sans voir qu’à périr un tel refus l’expose,
Timocrate à sa fuite est le seule qui s’oppose ?
Seigneur, je l’avouerai, j’appréhendois d’abord
D’avoir peine à gagner le gouverneur du fort :
Quoi que de vos bienfaits Iphite soit l’ouvrage,
Un scrupule léger souvent lui fait ombrage,
Et s’agissant ici de délivrer un roi,
Je craignois seulement l’obstacle de sa foi ;
Mais lorsque sa prison par lui nous est ouverte,
Voir ce roi malheureux s’obstiner à sa perte,
C’est ce qui me confond, et le dernier effort
De ce que peut sur nous la malice du sort.
Pour couvrir ce refus encor que peut-il dire ?
Que pour sa liberté son cœur en vain soupire,
Puis qu’après la disgrâce où le ciel l’a fait choir,
C’est de son seul vainqueur qu’il la peut recevoir.
Mais sait-il que sa prise importe à Cléomène,
Que son amour l’expose aux serments de la reine,
Et que même déjà le scrupule indiscret
D’un peuple trop timide ose en presser l’effet ?
C’est par où j’ai tâché d’ébranler son courage,
Mais d’une haine injuste il veut forcer la rage,