Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/274

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Mais si de cette aigreur je souffre l’injustice,
Elle pourra se rendre à quelque grand service,
Et je dois craindre peu qu’elle puisse éclater
Quand je soutiens un trône où vous devez monter.


Scène III


Eriphile, Cléone.

ERIPHILE.

Cléone, as-tu compris jusqu’où va ma disgrâce ?

CLÉONE.

Je vois tant d’injustice en tout ce qui se passe,
Que le ciel s’obstinant à croître vos ennuis,
Soupirer et vous plaindre est tout ce que je puis.

ERIPHILE.

Ta plainte bien plutôt est due à Cléomène,
Dont l’amour… mais, ô dieux, est-ce lui qu’on amène ?
Mes larmes pour le moins avoient eu le pouvoir
D’empêcher jusqu’ici qu’on ne me le fit voir,
Mais las ! On les néglige, et l’on veut que sa vue
Joigne un nouveau supplice au tourment qui me tue.


Scène IV


Timocrate, Eriphile, Cléone.

TIMOCRATE.

Madame, après mon sort pleinement éclairci,
En quelle qualité dois-je paroître ici ?
Timocrate auroit-il mérité tant de haine
Qu’il eut de votre cœur effacé Cléomène,