Mais si de cette aigreur je souffre l’injustice,
Elle pourra se rendre à quelque grand service,
Et je dois craindre peu qu’elle puisse éclater
Quand je soutiens un trône où vous devez monter.
Scène III
Cléone, as-tu compris jusqu’où va ma disgrâce ?
Je vois tant d’injustice en tout ce qui se passe,
Que le ciel s’obstinant à croître vos ennuis,
Soupirer et vous plaindre est tout ce que je puis.
Ta plainte bien plutôt est due à Cléomène,
Dont l’amour… mais, ô dieux, est-ce lui qu’on amène ?
Mes larmes pour le moins avoient eu le pouvoir
D’empêcher jusqu’ici qu’on ne me le fit voir,
Mais las ! On les néglige, et l’on veut que sa vue
Joigne un nouveau supplice au tourment qui me tue.
Scène IV
Madame, après mon sort pleinement éclairci,
En quelle qualité dois-je paroître ici ?
Timocrate auroit-il mérité tant de haine
Qu’il eut de votre cœur effacé Cléomène,