Ce n’est pas qu’en effet l’autorité d’un père
N’ait été pour sa flamme un appui nécessaire,
Mais avant que cet ordre élevât mes désirs
Sans répugnance au moins j’écoutois ses soupirs.
On eût dit que déjà l’orgueil de mon courage
Cherchoit à s’applaudir de cet illustre hommage,
Ou plutôt que mon cœur, pour l’oser recevoir
Mendioit en secret le secours du devoir,
Et qu’avec son amour étant d’intelligence,
Mes vœux hâtoient l’effet de mon obéissance.
Quand par un vrai mérite un beau feu se soutient,
Il est bien malaisé… Mais la Princesse vient.
Scène IV
Si par un entretien qui pourra vous contraindre
Je semble vous donner quelque lieu de vous plaindre,
Accusez-en le Roi qui m’oblige à savoir
Ce qu’un conseil sincère a sur vous de pouvoir.
Sachant ses sentiments, apprenez-moi les vôtres.
Ils ont trop éclaté pour en embrasser d’autres,
Madame, et vos bontés s’expliqueront pour moi,
S’ils m’attirent jamais la colère du Roi.
Qui la peut éviter ne la doit pas attendre.
Je sais ce que je dois, et tâche de le rendre.