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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/317

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Scène V

Le Roi, Philoclée, Anaxaris, Hésione.
PHILOCLÉE

Que m’apprend-on, Seigneur ? L’amour de Bérénice
A conduit Philoxène enfin au précipice,
Et pour le voir puni d’un téméraire choix,
De son trône à son frère on transporte les droits ?

ROI

Oui, ma sœur, de son sort l’injuste perfidie
Destine Alcidamas au trône de Lydie ;
Mais ce triste revers, quoi que peu mérité,
N’en montre pas encor toute l’indignité.

ANAXARIS

Quoi, Seigneur, dans ce trône un frère aura sa place,
Et ce malheur encor souffre une autre disgrâce ?

ROI

Oui, plus rude, et sous qui, s’en voyant accabler,
La vertu la plus ferme auroit lieu de trembler.

PHILOCLÉE

Juste Ciel !

ROI

Apprenez pour vous tirer de peine,
Que ce fameux Héros, ce vaillant Philoxène,
Que le Roi de Lydie a toujours cru son fils,
Loin d’en tenir le jour le doit à Cléophis.

PHILOCLÉE

Il n’est pas fils du Roi ?

ROI

Cléophis l’a fait croire,
Mais le Roi de sa fourbe a su trouver l’histoire.