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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/55

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Et celles que par là vous pourrez attraper,
Auront un grand talent à se laisser dupper.

D. FERNAND.

Quelle énigme est-ce-ci, Madame…

ISABELLE.

Quelle énigme est-ce-ci, Madame…Je vous prie,
Afin d’ennuyer moins, changez de batterie ;
C’est assez sur ce ton, vous ne m’y prendrez pas.

D. FERNAND à Beatrix.

Tout ici de mon trouble augmente l’embarras.
Tire-moi de la peine où tu vois qu’on me laisse ;
Quelqu’un m’a-t-il sû nuire auprès de ta maîtresse,
Béatrix, quelle erreur tient ses sens obsédés ?

BÉATRIX.

Ah ! Monsieur Dom Fernand, vous vous dégrenadez ?
Vous ne me prenez plus pour amie ou parente ?

D. FERNAND.

Enfin je n’ai point l’ame assez intelligente,
Il faut s’expliquer mieux. De quoi m’accuse-t-on ?
Qu’ai-je dit ? Qu’ai-je fait ? Que croit-on de moi ?

GUZMAN.

Qu’ai-je dit ? Qu’ai-je fait ? Que croit-on de moi ?Bon.
Voilà vous parler ferme, avisez à répondre.

ISABELLE.

Quoi, ce que vous voyez est peu pour vous confondre ?

D. FERNAND.

Faute d’y rien comprendre, on m’en voit interdit.

BÉATRIX.

Madame, il veut, je crois, nous renverser l’esprit.
Donc, tantôt, tout du long me traitant d’inconnue,
Vous n’avez point nié de m’avoir jamais vûe,
De vous être adouci pour m’en conter un peu ?

D. FERNAND.

Moi, je l’aurois nié ? Pourquoi ce désaveu,
Si t’ayant, malgré toi, dans la rue arrêtée…

BÉATRIX.

Avec combien de soin la piéce est concertée !