Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/134

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J'en connois soi-disant issus de haute race,

Nobles comme le roi, qu'on remet dans la crasse.

Parmi de vieux papiers abandonnés aux rats

Ils ont beau la plupart dénicher des contrats,

Leur gentilhommerie, étant toute en paroles,

Ne se trouve de poids qu'à celui des pistoles.

A nous autres barons, qu'on voit hors du commun,

On n'a pas dit un mot ; moins à moi qu'à pas un.

Aussi partout le bruit de ma noblesse craque :

Mon père étoitKerling, et ma mère Albîkraque;

Deux familles, pensez, d'éclat et de renom.

Qu'on s'informe, on verra si quelqu'un dira non.

La tante bas à Oronte.

Vous n'avez pas sujet...

La montagne

Je vous trouve inquiète.

Est-ce que vous craignez de me sembler mal faite?

Ma foi, quand tout ex prés pour me rôtir d'amour

L'ouvrier qui vous fit vous aurait faite au tour,

Qu'il aurait compassé, pour me rendre tout vôtre,

Chaque connexité d'un membre avec que l'autre,

Vous ne me plairiez pas davantage, et déjà

J'enrage d'être au point dont mon père enragea;

Car on tient que deux jours après son mariage

Il s'en mordit les doigts.

Angélique

Lisette, il n'est pas sage.

Lisette

C'est un homme enjoué... Qu'il est divertissant !

La tante à La montagne, qui lui avait parlé bas.

Rien ne nous presse encor.

La montagne

Je suis un peu pressant ;

Mais à voir tant d'appas qui ferait moins la presse?

Et puis quand on va droit sans entendre finesse,

Et que l'un à peu prés est de l'autre le fait, On dit que le plus tôt vaut le mieux.

Lisette