Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/139

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II}}

Angélique, Léandre, Oronte, Lisette.

Léandre

Vous vous êtes enfin échappés !

Oronte

La peinture

Nous prête ce bonheur, fort grand, pourvu qu'il dure.

Mais monsieur le baron nous le fait espérer;

Il paraît n'être pas encor las d'admirer :

Dix ou douze portraits qu'il voit l'un après l'autre,

Faisant son entretien, ont assuré le nôtre.

Ils sont tous de la tante, et vous pouvez juger

Si le bien qu'il en dit a de quoi l'engager !

Les louant trait pour trait, il lui chatouille l'ame.

Elle peut à son gré favoriser sa flamme;

Nous l'en avons laissée en pleine liberté.

Angélique

J'en serai querellée.

Lisette

Et moi de mon côté;

Mais n'importe.

Léandre

Il est vrai qu'il lui doit être rude

Qu'on lui donne sitôt sujet d'inquiétude.

Puisque Oronte est pour elle un amant déclaré,

C'est mal faire sa cour que s'être retiré:

Elle en murmurera.

Angélique

Je le vois fort à craindre.

Oronte

Mon malheur est fort grand,mais je n'ose m'en plaindre.