Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/147

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Et si mon triste espoir n'est par vous affermi,

Oronte, c'en est fait, vous n'avez plus d'ami.

Je vous cachois toujours cette ardeur violente ;

Mais plus j'approche d'elle, et plus elle s'augmente.

Où je ne la vois point je ne fais que languir. »

A ces mots je n'ai pu retenir un soupir

Ni m'empêcher de dire en faveur de ma flamme

Que vous saviez déjà le secret de mon ame.

« Vous m'avez prévenu? Soyez amant heureux,

M'a-t-il dit, c'est à moi de céder à vos feux.

Quels qu'en soient les ennuis,vous n'avez rien à craindrs

Je mourrais mille fois plutôt que de m'en plaindre,

Plutôt que d'avouer ce que je souffre. » Alors,

Faisant sur sa douleur de violens efforts,

Il a couru vers vous et parlé de peinture.

La tante


Vous craignez plus pour lui peut-être qu'il n'endure.

Je saurai son secret.

Oronte

II voudra le cacher;

Je le connois, en vain vous croirez l'arracher.

Tandis qu'il languira d'ennui, d'inquiétude,

A démentir sa peine il mettra son étude;

Feignant d'être content..,

La tante

Nous croirons qu'il le soit.

Oronte

Le puis-je avec honneur? Madame, il en mourroit.

Comme on ne m'a jamais imputé de bassesse...

La tante

Soit pour vous,soit pour lui, voyez toujours ma nièce.

A l'hymen du baron... Mais le voici,

Oronte bas.

J'en tiens.

Si Léandre...


Scène V


La montagne, La tante, Angélique, Léandre, Oronte, Lisette.

{{didascalie|La montagne