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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/183

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gagner.

Hors vous rien ne lui plaît.

La tante

Mais on la trouve aimable.

Oronte

Madame, si l'on veut, elle est incomparable ;

Mais je mourrais d'ennui si j'étois son époux.

Chacun voit par ses yeux.

Philipin à Lisette.

Comme il le baille doux !

L'entend-il?

La tante

Cependant, quoi que nous puissions faire,

Le baron sans cela refuse votre affaire;

Point d'accommodement.

Oronte

Et par quel intérêt ?

La tante

Il croit que votre hymen est tout ce qui me plaît;

Que je me garde à vous, et pour son assurance

Il vous veut voir tous deux mariés par avance.

Oronte

Et ne vous peut-il pas épouser dés demain?

La tante

Non, une grande affaire en suspend le dessein ;

Il faut qu'auparavant il retourne en Bretagne.

Oronte

Et moi je me dispose à faire une campagne ;

Ce que je souffrirais par l'hymen chaque jour

Rend la guerre pour moi préférable à l'amour.

J'y vais prendre parti.

Philipin

C'est afin qu'on nous tue ;

Il a la rage au cœur de vous avoir perdue,

Madame, ayez pitié du maître et du valet.
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