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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/198

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Je doute qu’Annibal n’imputât à mépris,
Si je parlois pour vous plutôt que pour mon fils.
Vous savez près de lui quel rang ce fils possède,
Que tout jeune qu’il est…

Attale

Ah, Seigneur, je lui cède.
Quoi qu’Élise à mes yeux fasse briller d’appas,
Si le Prince y prétend…

Prusias

Non, il n’y pense pas ;
Mais il faut éviter, en cherchant mon suffrage,
Ce qui pourroit vous nuire, ou donner de l’ombrage.
Mes souhaits sont pour vous, n’attendez rien de plus.
Vos vœux sans mon appui peuvent être reçus ;
Contre vous pour un Fils bien loin que je m’emploie,
Faites-les agréer, j’en aurai de la joie.
Mais laissez-moi me taire où vos feux parleront.

Attale

Seigneur, vous apprendrez le succès qu’ils auront.


Scène II

Prussias, Araxe

Araxe

Me trompai-je, Seigneur, dans ce que je présume ?
Attale craint qu’un jour la guerre se rallume,
Et de peur qu’Annibal n’ose vous secourir,
En épousant la Fille, il veut se l’acquérir.

Prusias

J’ignore les motifs du dessein qu’il m’explique,
Mais enfin soit amour, Araxe, ou politique,
Cet hymen… Dieux !

Araxe

D’où vient…