Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/199

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Prusias

Qu’il doit m’être fatal !

Araxe

À vous, Seigneur !

Prusias

Tu vois qu’il nous ôte Annibal.

Araxe

Pouvez-vous regretter qu’il chasse ailleurs un homme,
Dont la retraite ici vous rend suspect à Rome ?

Prusias

Mais il faudra qu’Élise,…

Araxe

Et bien, quel intérêt…

Prusias

Quoi, d’Élise…

Araxe

Seigneur, je crois qu’elle vous plaît ?

Prusias

À moi ? Qui te l’a dit ?

Araxe

Je l’apprends de vous-même.
Ce trouble…

Prusias

Il me trahit, je l’avoue, moi, je l’aime,
Et par mille combats rendus jusqu’à ce jour
J’ai tâché vainement d’étouffer mon amour.
Les intérêts d’un Fils joints à ceux de mon âge
Ont beau sur cette ardeur refroidir mon courage,
Élise a tous mes vœux ; Élise a tout mon cœur,
Et pour moi sans Élise il n’est point de bonheur.

Araxe

Mais en vous déclarant doutez-vous qu’avec joie
Annibal…

Prusias

Non, je sais ce qu’il faut que j’en croie.
Mon hymen d’Annibal rempliroit tous les voeux,
Je n’ai qu’à dire un mot, et je me sens heureux ;