Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/244

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Et veut par cet hymen qu’elle rend légitime,
Vous marquer mieux encor jusqu’où va son estime.
Demeurez-lui fidèle, et n’oubliez jamais
Qu’elle a toujours puni les ingrats qu’elle a faits.

Attale

Seigneur, j’aime la gloire, et c’est assez vous dire.

Flaminius

Pressons cet hyménée où votre flamme aspire.
Dans le rang que je tiens c’est peu d’y consentir,
J’en veux être témoin avant que de partir,
Rome qui laissoit vivre Annibal à Carthage,
Lui peut souffrir chez vous ce paisible avantage.
Ayez soin pour demain d’en préparer l’éclat ;
Et pour vous, et pour moi j’en dois compte au Sénat.
Cependant Prusias vous montre assez de zèle
Pour mériter par vous d’en savoir la nouvelle,
Vous pourrez avec lui, Seigneur, vous déclarer.


Scène III

Prusias, Attale, Araxe

Prusias

Si mon abord vous nuit je vais me retirer.
Sitôt que je parois Flaminius vous quitte.

Attale

Veniez-vous à dessein de lui rendre visite ?
Vous n’auriez qu’à le suivre, il peut la recevoir.

Prusias

Je n’ai point de secret qui m’oblige à le voir,
Mais si vous me souffrez un peu de confidence,
Quel étoit le sujet de votre conférence ?

Attale

Un projet, grand, illustre, et des plus importants,
Et que je vous dirai quand il sera temps.