Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/249

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Cependant cherche Attale, ose, il est important,
Et si tu sais aimer, vois le prix qui t’attend.


Scène VI

Élise, Nicomède

Élise

Que vous disoit le Roi, Prince, Et d’où naît ce trouble ?

Nicomède

Dans mon cœur à vous voir je le sens qui redouble ;
Mais, Madame, jugez s’il doit être pressant.
Aux vœux de mon Rival Flaminius consent,
Attale vous obtient.

Élise

C’est ce qui vous étonne ?
Pour tirer mon aveu la voie est assez bonne,
Et Rome, à qui je porte un courage soumis,
Peut répondre de moi quand elle aura promis

Nicomède

Mais on livre Annibal, et c’est ce qu’on vous cache.

Élise

Mon Père ?

Nicomède

Il est le prix de l’aveu qu’on arrache.
Ne craignez rien pourtant de cette trahison,
Je vais trouver Attale, il m’en fera raison,
Et s’il ose…

Élise

Arrêtez ; que prétendez-vous faire ?
Cet avis m’est suspect, il part de votre Père,
Qui craignant deux rivaux, pour en venir à bout,
Veut perdre l’un par l’autre, et désavouera tout.

Nicomède

Ainsi donc il vous plaît que sans rien entre prendre
Je laisse à mon Rival le temps de vous surprendre,