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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/265

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Tu crois donc que par là mon courage se rende ?
Le Triomphe est honteux, l’infamie en est grande,
Mais au moins si le Ciel en ose être d’accord,
Nous n’aurons à rougir que d’un crime du sort.
L’affront d’y succomber me fera moins d’injure
Que si je partageois le Trône d’un Parjure.
De son manque de foi quoi qu’il se soit promis…


Scène V

Élise, Flaminius, Alcine, Araxe

Alcine

Madame, espérez tout, les Dieux nous sont amis.
Au point que les Romains enlevoient votre père,
Le Prince…

Élise

Et bien ?

Alcine

A fait tout ce que l’on peut faire.
Fort d’un nombre d’Amis à la hâte amassés,
Jusque dans le palais il les a repoussés,
Et tous, tremblant d’effroi dès qu’ils l’ont vu paroître,
Négligeant Annibal, l’en ont laissé le maître.

Prusias

Mon fils a l’insolence…

Flaminius

Éclatez, Prusias,
L’entreprise est manquée, et je n’en doute pas.
Vous voyant l’âme foible, et jamais arrêtée,
Ma défiance exprès l’avoit précipitée,
Et je ne voulois pas à votre esprit léger
Laisser l’occasion ni le temps de changer.
Le Prince agit pour vous, son audace est la vôtre.
Vous donnez d’une main, et retenez de l’autre,