Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/288

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Prodiguez la fleurette, et vous assassiner,
De cent offres d’un cœur qu’on n’a plus à donner !
Pour moi, je suis un peu délicate en mérite.
Plus le vrai me sait plaire, et plus le faux m’irrite,
Et comme j’aime en tout qu’on soit de bonne foi,
Les soupirants d’office ont bientôt fait chez moi.

Oronte

C’est l’usage du monde, et si toutes les Belles
Traitoient ainsi que vous l’encens de bagatelles,
À quoi seroient réduits nos Galants du bel air,
Qui par là près de vous apprennent à parler ?
Pour faire un honnête homme il n’est point d’autre école.
Le beau sexe aux muets fait trouver la parole,
Et parce qu’à vous plaire ils prennent de souci,
Tout ce qu’ils ont de rude est soudain adouci.

Olimpe

La douceur s’étend loin.

Lucrèce

Vous l’avez mendiée.


Scène VII


Olimpe, Lucrèce, Oronte, Virgine

Virgine, à Olimpe

Enfin c’est tout de bon, vous êtes mariée.

Olimpe

Moi, mariée ?

Virgine

Oui, vous. Quel malheur à souffrir !
M’en voici hors d’haleine à force d’accourir.
Pour pris d’une nouvelle à mes désirs si chère,
Daignez faire ma paix avecque votre père.