Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/377

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Faire des cris, hurler, rira-t-il bien ?

Anselme

De quoi ?

Le Marquis

De quoi ? Le fin Renard !

Anselme

C’est de l’hébreu pour moi.

Le Marquis

Ne craignez rien, je sais ce qu’il faut qu’on lui cache.
Ils sont bien assortis, chacun d’eux a sa tache.
Mon cadet est sans bien, je vous l’ai déjà dit,
Mais…

Anselme

Il aime la gloire, et cela me suffit.
Si quelque qualité peut en lui me déplaire,
Puisqu’il faut parler franc, c’est qu’il est votre frère.

Le Marquis

S’il ne tient qu’à cela, pour vous rendre content
Je me défraternise, il en peut faire autant,
Laisser du nom Lorgnac la noblesse en arrière,
Et se faire appeler Monsieur de l’Anselmière.
La Seigneurie est belle, et bien digne de vous,
Père Anselme.

À Lucrèce.

Le Père et la fille sont fous.
Qu’en dites-vous, ma Belle ? Il vous faut, que je pense
Pour les pouvoir souffrir, grand fond de patience ?

Lucrèce

Vous me croyez peut-être encor plus folle qu’eux ?

Le Marquis

Vous croire folle ? Ah non, c’est bien assez de deux ;
Et d’ailleurs j’ai pour vous…

Lucrèce

J’en devine la cause.
On m’a dit que je dois vous être quelque chose,
Que vous épouserez la Comtesse.