Ah, connoissez mon cœur.
Voulez-vous que ma foi, pour preuve indubitable ;
Vous fasse le serment le plus épouvantable ?
Que le Ciel…
Je vous crois, ne jurez point.
Et bien ?
Mais pour nous marier, sans que l’on en sût rien,
Si la chose pressoit, comment faudroit-il faire ?
Il faudroit avec moi venir chez un Notaire,
Signer le Mariage, et quand tout seroit fait,
Nous laisserions gronder votre Tante.
En effet,
Quand une chose est faite, elle n’est pas à faire.
Oh, ma Tante et ma Soeur seront bien en colère ;
Car j’aurai pour ma part plus de vingt mille écus,
Bien des gens me l’ont dit.
Vous me rendez confus.
Pensez-vous que ce soit votre bien qui m’engage ?
Ce sont les agréments de ce charmant visage,
Cette bouche, ces yeux. Enfin soyez à moi,
Et je renonce au reste.
Il est de bonne foi.
Vos écus sont pour lui des beautés peu touchantes.
J’ai dans le Bourg voisin une de mes Parentes,
Qui veut qu’on me marie, et qui m’a toujours dit,
Que si quelqu’un m’aimait…