Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/525

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De marcher sur les pas qu’a tracés leur prudence,
D’être à les imiter attachés, prompts, ardents,
Si nous voulons passer pour leurs vrais Descendants.
Ainsi de ce Héros que nos Histoires louent,
Vous descendez en vain lorsqu’ils vous désavouent,
Et que ce qu’ils ont fait et d’illustre et de grand,
N’a pu de votre cœur leur être un sûr garant.
Loin d’être de leur sang, loin que l’on vous en compte,
L’éclat n’en rejaillit sur vous qu’à votre honte,
Et c’est comme un Flambeau qui devant vous porté,
Fait de vos actions mieux voir l’indignité.
Enfin si la Noblesse est un précieux titre,
Sachez que la vertu doit en être l’arbitre,
Qu’il n’est point de grands noms qui sans elle obscurcis…

Dom Juan

Monsieur, vous seriez mieux si vous parliez assis.

Dom Louis

Je ne veux pas m’asseoir, Insolent. J’ai beau dire,
Ma remontrance est vaine, et tu n’en fais que rire.
C’est trop ; si jusqu’ici dans mon cœur malgré moi,
La tendresse de Père a combattu pour toi,
Je l’étouffe ; aussi bien il est temps que j’efface
La honte de te voir déshonorer ma race,
Et qu’arrêtant le cours de tes dérèglements,
Je prévienne du Ciel les justes châtiments.
J’en mourrai, mais je dois mon bras à sa colère.