Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/554

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Léonor

C’est ma Nourrice. Ah ! Si vous saviez, elle m’aime…

Dom Juan

Vous avez fort bien fait, et ma joie est extrême,
Que quand je vous épouse elle soit caution…

Pascale

Vous faites-là, Monsieur, une bonne action.
Pour entrer au Couvent la pauvre Créature
Tous les jours de soufflets avoit pleine mesure,
C’étoit pitié.

Dom Juan

Bientôt, Dieu merci, la voilà
Exempte en m’épousant de tous ces chagrins-là.

Léonor

Monsieur…

Dom Juan

C’est à mes yeux la plus aimable fille…

Pascale

Jamais vous n’en pouviez prendre une plus gentille,
Qui vous pût mieux… Enfin traitez-la doucement,
Vous en aurez, Monsieur, bien du contentement.

Dom Juan

Je le crois ; mais allons sans tarder davantage,
Dresser tout ce qu’il faut pour notre mariage.
Je veux le faire en forme, et qu’il n’y manque rien.

Pascale

Eh, vous n’y perdrez pas, ma Fille a de bon bien.
Quand son Père mourut, il avoit des Pistoles
Plus gros…

Dom Juan

Ne perdons point le temps à des paroles,
Allons, venez, ma Belle. Ah ! Que j’ai de bonheur !
Vous allez être à moi.

Léonor

Ce m’est beaucoup d’honneur.

Sganarelle, bas à Pascale.

Il cherche à la duper, gardez qu’il ne l’emmène,
C’est un fourbe.