Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dom César de vos jours peut faire le repos,
Il est…

Isabelle.

Il est…Dom César ? Quoi Dom César d’Avalos,
Dont le bien fait, dit-on, tant de bruit à Séville ?

D. César.

Lui-même.

Isabelle.

Lui-même.Vous prenez un soin fort inutile.
Jamais homme ne fut jusques à maintenant,
Et de moins de mérite, & plus impertinent ;
Un esprit bas, rampant, qui ne sent que la fange.

Carlin.

Monsieur, entendez-vous ? Vers à votre louange.

D. César.

On vous a prévenue avec un faux portrait,
Ma sœur, & Dom César…

Isabelle.

Ma sœur, & Dom César…Non, il est trait pour trait,
Je ne m’abuse point.

D. César.

Je ne m’abuse point.Quoi…

Béatrix.

Je ne m’abuse point.Quoi…Vous ayant en tête,
Tout autre auprès de vous, Monsieur, lui paroît bête ;
Mais Dom César n’est point si sot qu’elle vous dit,
Il a ce qui fait seul le mérite & l’esprit,
Des ducats à milliers.

Isabelle.

Des ducats à milliers.Mais aussi la nature…

D. César.

Encor qui vous a fait cette belle peinture ?

Isabelle.

Mes yeux.

D. César.

Mes yeux.Vous me raillez, ma sœur.