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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/145

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L’accord vous déplaisant, pour en fuir l’embarras,
Vous auriez bien voulu ne le connoître pas ;
De grace, oubliez tout, vous avez l’ame bonne ;
S’il a dit quelque chose…

D. Pascal.

S’il a dit quelque chose…Hé bien, je lui pardonne,
Mais à condition que je ne le verrai
Qu’après que de l’hymen j’aurai fait plein essai.

D. Fernand.

Il ne mérite point ce reste de colere,
Il m’a montré pour vous une estime sincere ;
Et tout-à-l’heure encor il vient de m’avertir
De ce que l’on hazarde à vous laisser sortir.

D. Pascal.

Parce que je puis mettre une femme à son aise,
Il craint qu’on ne m’engage ailleurs ? Ne vous déplaise ;
Je veux aller, courir, voir, me faire prier ;
Si l’on craint de me perdre, on peut me marier.
Je suis, jusqu’à demain, de l’épouse future
Le très-futur époux ; passé cela, j’en jure,
Je porte le mouchoir où le cœur m’en dira.

D. Fernand.

Vous serez satisfait, ma fille obéira.

D. Pascal.

Tantôt qu’elle a voulu jaser avec son frere,
Il l’a bientôt réduite au parti de se taire ;
Voyant que pour l’hymen elle n’alloit pas droit,
Il vous l’a chapitrée.

D. Fernand.

Il vous l’a chapitrée.Il agit comme il doit.
Mais craignez tout pour vous, si l’on vous voit paroître,
Chez moi pour Dom César on a su vous connoître ;
Et pour vous arrêter on est au guet.

D. Pascal.

Et pour vous arrêter on est au guet.Comment ?
M’arrêter ! Et pourquoi ?