L’accord vous déplaisant, pour en fuir l’embarras,
Vous auriez bien voulu ne le connoître pas ;
De grace, oubliez tout, vous avez l’ame bonne ;
S’il a dit quelque chose…
Mais à condition que je ne le verrai
Qu’après que de l’hymen j’aurai fait plein essai.
Il ne mérite point ce reste de colere,
Il m’a montré pour vous une estime sincere ;
Et tout-à-l’heure encor il vient de m’avertir
De ce que l’on hazarde à vous laisser sortir.
Parce que je puis mettre une femme à son aise,
Il craint qu’on ne m’engage ailleurs ? Ne vous déplaise ;
Je veux aller, courir, voir, me faire prier ;
Si l’on craint de me perdre, on peut me marier.
Je suis, jusqu’à demain, de l’épouse future
Le très-futur époux ; passé cela, j’en jure,
Je porte le mouchoir où le cœur m’en dira.
Vous serez satisfait, ma fille obéira.
Tantôt qu’elle a voulu jaser avec son frere,
Il l’a bientôt réduite au parti de se taire ;
Voyant que pour l’hymen elle n’alloit pas droit,
Il vous l’a chapitrée.
Mais craignez tout pour vous, si l’on vous voit paroître,
Chez moi pour Dom César on a su vous connoître ;
Et pour vous arrêter on est au guet.
M’arrêter ! Et pourquoi ?