Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/148

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D. Fernand.

Épargnant Dom Fabrique, il eût passé pour lâche ;
Il a dû le tuer.

D. Pascal.

Il a dû le tuer.Je vous l’ai… Qu’on me fâche,
Par la mort… Avez-vous des ennemis secrets ?
Parlez, j’estramaçonne, & je vous en défais.

Isabelle.

Si de vous seulement vous vouliez me défaire…

D. Pascal.

De moi ?

D. Fernand.

De moi ?L’impertinente !

D. Pascal.

De moi ?L’impertinente !À vous le dé, beau-pere.
Vous pouvez bien user du pouvoir paternel ;
Autrement, & j’en fais un serment solennel,
Si vous ne la rendez, avant que le jour passe,
D’humeur à souhaiter d’emplifier ma Race,
Je prens parti.

D. Fernand.

Je prens parti.De quoi vous chagriner ? Demain
Vous la trouverez prête à vous donner la main.

Isabelle.

Moi ?

D. Fernand.

Moi ?Vous.

Isabelle.

Moi ?Vous.L’aveuglement pour moi seroit honnête.
L’épouser, & qu’ensuite on lui coupe la tête.

D. Pascal.

Couper la tête ! Diable, elle y va d’un plein saut.

Isabelle.

Qu’il se tire d’affaire ; ensuite, s’il le faut,
Je m’expliquerai net sur ce qui le regarde.

D. Pascal.

Beau-pere, encor un coup, si vous n’y prenez garde,