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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/158

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ACTE V.



Scène I.

D. FERNAND, D. CÉSAR, CARLIN.
D. Fernand.

J’ai pour les confronter envoyé chez Enrique ;
Mais mon fils, contre vous je crains qu’il ne s’explique,
Lui-même, en le voyant, l’a tantôt reconnu.
Pour épouser ma fille il sait qu’il est venu,
Et par trop de raisons prend part à mes affaires,
Pour vouloir appuyer des fourbes si grossieres.

D. César.

Je le sais, mais croyez que dès qu’il me verra,
Quoi qu’il ait pû vous dire, il le désavouera.
Les choses quelquefois se peuvent mal entendre.

D. Fernand.

Mais il a regardé, vû, contemplé mon gendre.

D. César.

Ses yeux dans ce moment l’auront mal éclairci ;
Ils l’ont trompé.

D. Fernand.

Ils l’ont trompé.Les miens me trompent donc aussi ?
J’ai pour ce Dom César, qui n’a pas l’air de plaire,
Reçu présentement des lettres de son pere,
Qui nous mande à tous deux que sur certaine mort
La partie est contente, & qu’on a fait l’accord.

D. César.

L’accord est fait ? Tant mieux. J’attens de Dom Alonse,
Sur des avis donnés, une prompte réponse,