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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/163

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D. Fernand lit.

Je ne me suis point hâté de vous écrire les funestes nouvelles que Sganarelle vous a portées. Je ne doute point que vous n’en ayez été fort surpris. La mort de D. Lope m’a tellement touché, que j’ai peine encore à m’en remettre. Il n’est rien qu’on n’ait fait pour le sauver. Les remèdes se sont trouvés sans force, & tout l’art des médecins n’a pû empêcher qu’il n’ait été emporté en cinq jours d’une fiévre continue. Sganarelle vous dira les soins que j’ai pris à lui faire rendre les derniers honneurs.

Enrique.

L’avis est surprenant. Qu’est-ce qu’il vous en semble ?
Votre fils est-il mort, & vivant tout ensemble ?
Les termes sont précis.

D. Fernand.

Les termes sont précis.Vous m’y voyez rêver.

Enrique.

Je craindrois…

D. Fernand.

Je craindrois…Permettez que je puisse achever.

En arrivant chez moi il y a fait décharger douze caisses bien conditionnées dont vous pouvez disposer. J’exécuterai ponctuellement vos ordres, & prens part à votre douleur autant qu’on le peut faire.

Votre très humble serviteur, GOMEZ.
Enrique.

Les Caisses chez Gomez par Dom Lope laissées,
Doivent causer un peu de trouble à vos pensées.
Le fait est positif.

D. Fernand.

Le fait est positif.C’est de quoi m’occuper.

Enrique.

Mais celui qui prétend que j’ose vous tromper,
Qu’appuyant un faux nom j’ai part au stratagême,
Dites, seroit-il point quelque imposteur lui-même,