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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/167

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Enrique.

C’est Dom César ?Lui-même.Ah, si c’est lui, j’ai tort.
D’avoir dit qu’il étoit d’un esprit doux, accort.

D. Fernand.

Vous riez ?

Enrique.

Vous riez ?Dom César ! Un fou le pourroit être ?

D. Fernand.

Vous-même ici tantôt l’avez su reconnaître.

Enrique.

Quand avec vous ici j’ai tantôt discouru,
Je l’avoue, à mes yeux Dom César a paru ;
Mais…

D. Fernand.

Mais…Vous le revoyez, que voulez-vous me dire ?
C’étoit le même.

Enrique.

C’étoit le même.Quoi, ce fou qui se retire,
Est celui qui tantôt s’est montré ?

D. Fernand.

Est celui qui tantôt s’est montré !D’aujourd’hui
Il n’est entré céans aucun autre que lui.

Enrique.

Et c’est lui que j’ai vû ?

D. Fernand.

Et c’est lui que j’ai vû ?Lui, vous dis-je.

Enrique.

Et c’est lui que j’ai vu !Lui, vous dis-je.Sans doute
Vous avez vos desseins, pour moi, je n’y vois goutte.

D. Fernand.

Je vous comprens bien moins. Encor, si vous disiez
Qu’il ne vous paroît plus ce que vous le pensiez,
Qu’à Dom César, de loin, l’ayant trouvé semblable,
De près la différence à vos yeux est notable.
Mais, Enrique, nier que dans ce même lieu
Vous l’ayez vû tantôt…

Enrique.

Vous l’ayez vû tantôt…Oui, je le nie. Adieu.