Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/170

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Béatrix.

J’ai feint…Mais cependant le malheureux soupire ;
On l’entend au caveau qui pousse les hauts cris.

D. César.

On l’en retirera.

D. Fernand.

On l’en retirera.Je n’ai donc plus de fils ?
Quand je croi le revoir, Dom Lope cesse d’être.

D. César.

Oubliez-vous qu’en moi vous le voyez paroître ?

D. Fernand.

C’est un soulagement à ma douleur bien doux ;
Mais ce Fourbe, à ma fille arrivé pour époux,
Qui se dit Dom César, quel est-il ?

D. César.

Qui se dit Dom César, quel est-il.Pour l’apprendre,
On m’a dit qu’il me cherche ; il faut ici l’attendre.
Soyons amis, Enrique, à l’heur où je me voi
Il manque…

Enrique.

Il manque…Dom Fernand vous répondra de moi.

D. Fernand.

Plus je veux de ses traits trouver la différence,
Plus avecque mon fils j’y vois de ressemblance.

D. César.

Si vous doutez encor, je puis justifier…

D. Fernand.

Non, tout s’explique trop pour ne s’y pas fier ;
Et j’ai, sans doute, au ciel bien des graces à rendre,
Qu’ayant à perdre un fils, quand je fais choix d’un gendre,
Par un enchaînement de bonheurs inouis,
Dans ce gendre choisi je retrouve ce fils.

Enrique.

Oubliez cette perte, & d’une ame contente
Donnez ordre à l’hymen qui charme son attente.