Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/192

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À l’Amour.

Vous souffrez, je le connois bien,
J’entre dans votre inquiétude.
Demeurez sans pouvoir, est un destin bien rude,
Et je plains fort l’Amour qui ne s’occupe à rien ;
Mais venez voir LOUIS, et tâchez de lui plaire.
Attachez-vous à le considérer,
À voir sa gloire, à l’admirer,
Et vous aurez assez à faire.

l’amour

Je veux suivre votre conseil.

la fortune

Chacun doit déférer aux avis de la Gloire.

la renommée

Ainsi que vous je la veux croire.

mars

Voyons auparavant ce Temple sans pareil.

la gloire

Vous pouvez l’admirer ensemble,
Il mérite bien vos regards
Mais il faut qu’en ce lieu j’assemble
Les plaisirs et les plus beaux Arts.
Par mon ordre ils s’en vont paroître,
Et par leurs Chansons et leurs Jeux
Marquer au plus grand Roi que le Ciel ait fait naître,
Ce qu’ils doivent au soin qu’il daigne prendre d’eux.


Dans le temps que Mars et les autres Divinités qui ont paru dans le Prologue, s’avancent dans le temple, pour en mieux examiner les beautés, la Musique sort d’un des côtés du Théâtre, avec un Livre de Tablature à la main. Elle est suivie des Arts, tant Libéraux que Mécaniques, que sont l’Agriculture avec un habit couvert d’Épis d’or, et tenant une Bêche ; la Navigation, vêtue d’un Taffetas de la Chine, à la manière des Matelots ; l’orfèvrerie, chargée de Chaînes d’or et de pierreries ; la Peinture, tenant une Palette et un Pinceau ; la Guerre, une Épée ; la Géométrie, un Compas ; L’astrologie, un Globe ; la Sculpture, un Ciseau.